lundi 8 juillet 2024

Le théories de lutte contre les insurrections de Trinquier peuvent-elles nous apprendre comment redresser la France de 2024 ? Introduction.

La théorie militaire est-elle soluble dans la politique française du XXIe siècle ?

Nous y voilà donc. 

Lundi 8 juillet 2024. 

Au lendemain d'une élection législative anticipée, à mi-mandat, organisée en urgence, sans - semblerait-il - la moindre préparation ou réflexion en amont. Une dissolution non préparée, à la lumière d'un scrutin porté par une faible participation (les européennes de juin 2024). 

Au lendemain d'un score forcément historique pour l'extrême-droite. L'extrême-droite de Jean-Marie Le Pen (n'en déplaise aux dédiaboliseurs de tous bords), qui avait touché du doigt la Présidence en 2002, et n'a fait que ronger son frein - et mieux organiser sa progression - depuis. 

Résultats du second tour des législatives 2024, en bleu foncé les circonscriptions désormais représentées à l'assemblée nationale par le Rassemblement National.


Avec une montée du nombre de sièges contrôlés par le Rassemblement National, un parti foncièrement anti-républicain. 

Une situation que l'on pourrait comparer à celle de 1871, où les partis républicains, de gauche et de droite, sont face à de puissants groupes monarchistes, qui n'aspirent qu'à ramener les Bourbons à la tête du pays une fois de plus. 

La prise de puissance d'un parti anti-républicain, au XXIe siècle en France, est une forme d'insurrection. Pas une insurrection physique, avec des attaques de bases militaires, mais une insurrection intellectuelle. Une attaque quotidienne, un terrorisme visant à détruire les piliers de la République, et à mettre en place un système différent, qui n'aspirerait ni à la liberté de ses citoyens, l'égalité entre ces derniers, et la fraternité entre les peuples. 

Face à cette insurrection au long cours (débutée dès la fin de la guerre d'Algérie en 1962, mais centralisée avec la création du FN en 1972), les partis Républicains, de gauche comme de droite, se sont repliés derrière leurs fortifications, ont abandonné du terrain aux insurgés, parfois monté des alliances avec ces derniers pour s'assurer des postes dans l' "après" ou se maintenir, ou ont simplement abandonné le combat. 

 

Ces vingt dernières années, partageant ma vie entre les grandes métropoles et la France "périphérique", j'ai vu le fossé se creuser, et les idées exprimées par le Colonel Roger Trinquier me revenir, telle une litanie, après chaque élection, que ce soit en lisant les programmes ou en regardant les résultats, et l'avancée du vert-de-brun peint en bleu "Marine". 

Roger Trinquier, officier dans l'armée Coloniale à partir de 1928, para-colo de 1946 à 1960, utilisera son expérience en Indochine, en Algérie et en Afrique pour poser les bases d'une solide théorie de la contre-insurrection. Ses théories dans le domaine sont regroupées dans l'ouvrage La Guerre Moderne, paru en 1961.

C'est ce livre que je propose de vous lire, résumer, et étudier la façon dont les théories présentées peuvent être mise en relation avec la situation politique en France en 2024, et les pistes de réflexion concernant la réduction et, qui sait, l'élimination de l'insurrection anti-Républicaine. 

La découpe sera faite de la façon suivante : un article pour chaque chapitre - sauf dans les cas où les choses seraient trop denses pour s'y limiter - pour tenter de garder, au maximum, la structure d'origine dessinée par Trinquier. 

Cette structure est comme suit : 


Je ne me targue évidemment pas de tout savoir sur quelque sujet que ce soit, et veut simplement partager avec vous une idée, celle que la stratégie militaire n'est pas intéressante que pour les soldats, et que le maintien de la paix sociale Républicaine utilise les mêmes ressorts (mais pas les mêmes méthodes) que la maintien de la paix militaire. 

Dans ce cadre, je suis ouvert aux critiques, du moment qu'elles sont constructives

L'édition de La Guerre Moderne utilisée dans le cadre de cette série d'articles est parue chez Economica en 2008, dans la collection Stratégies & Doctrines, préfacée par François Géré.

 

Colonel Roger Trinquier en Algérie


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